Femme portant des verres fumées et marchant d'un pas décidé dans le désert.
Mode de vie

Ma nouvelle vie de nomade numérique

«Votre deuxième vie commence lorsque vous réalisez que vous n’en avez qu’une.»

La vie n’est pas un chemin tout tracé, heureusement. Plus nous évoluons, plus nous vivons d’expériences, plus nos centres d’intérêt sont amenés à changer et plus nous remettons en question certains choix, certains principes et même certaines valeurs fondamentales. Dans notre société, il est souvent difficile de sortir des sentiers battus, c’est un peu hors du commun de vouloir vivre autrement. On nous enseigne à respecter un certain standard et à suivre une seule et unique direction, celle du métro-boulot-dodo. Ce mode de vie peut bien évidemment convenir à certaines personnes, car chaque personne est différente et le bonheur est très subjectif. Par contre, pour moi, passer une vie à travailler pour payer une hypothèque, des rénovations, une voiture de luxe, cumuler des biens matériels, avoir la même routine jour après jour afin de s’offrir 3 semaines de vacances par année, c’était un non-merci. Pourtant, j’ai vécu cette vie jusqu’à l’aube de mes 30 ans.

Alors, il y a bientôt 2 ans et demi, en plein début de pandémie, j’ai pris la décision de faire un virage à 360º dans ma vie. J’ai réalisé que la vie que je menais ne me rendait pas réellement heureuse, que je n’étais tout simplement pas à la bonne place. À quoi bon vivre une vie qui ne nous convient pas? Je menais une vie bien rangée telle que la société nous l’indique. J’avais, à ses yeux, réussi dans la vie et je n’avais aucune raison de me plaindre. Pourtant, j’avais l’impression de passer totalement à côté de ma vie, de l’essentiel. Je rêvais depuis longtemps d’être libre, de vivre au gré du vent, de découvrir de nouvelles cultures et de partir à l’aventure. Alors, un bon matin, j’ai enfin pris mon courage à deux mains et j’ai décidé de suivre mon cœur, mes envies, mon intuition. J’ai décidé de mettre mon bonheur en priorité et de faire mes propres choix de vie. Fini le métro-boulot-dodo, et bonjour la liberté.

Changer de vie ne se fait pas du jour au lendemain, il faut être conscient qu’une transition est nécessaire. Pour ma part, j’ai commencé par quitter mon partenaire avec qui j’étais en relation depuis 8 ans, une relation qui ne me convenait plus. J’ai ensuite vendu ma maison, ma voiture, tous mes meubles et j’ai entreposé les quelques boîtes restantes chez ma mère. Je me suis ensuite trouvé un nouvel emploi 100% en télétravail et j’ai acheté un sac à dos ainsi qu’un aller simple vers le Portugal. Avant mon départ, certains m’ont dit que je cherchais à fuir mes responsabilités, que c’était probablement la crise de la trentaine, que ce n’était pas ça la « vraie » vie, etc. Certes, il est difficile de sortir du moule sans avoir l’air d’un extraterrestre, mais savez-vous quoi? Vivez avant tout pour vous et non pour les autres. Pour ma part, j’ai pris la décision de ne pas attendre à ma fameuse retraite pour profiter de la vie et de m’enrichir d’expériences plutôt que de biens matériels inutiles. Je ne néglige pas tout, je suis à l’aise et responsable financièrement, mais ce n’est pas mon seul et unique but dans la vie. Si je meurs demain, ce n’est pas le montant de mes placements qui partira avec moi, mais plutôt tous les souvenirs que j’ai en tête, tout ce que j’aurai vécu jusqu’ici.

Femme souriant à l'objectif et tenant une planche de surf, face à l'océan.
Photo par Myriam Anglehart.

Maintenant, ma maison, c’est ici, c’est là-bas, c’est partout. Tout ce dont j’ai besoin se résume au contenu de mon sac à dos, à un AirBnb confortable et à un bon réseau Wi-Fi. Chaque nouvel endroit que je visite devient mon chez-moi pour un temps déterminé. Je n’ai pas besoin d’un lieu physique qui m’appartient pour me sentir bien. Chaque nouvel échange avec un inconnu ouvre davantage mes horizons. Je n’ai pas besoin de me trouver dans une ville familière pour sentir mes racines. Tout est une question d’état d’esprit. Des pubs irlandais aux tuk tuk d’Asie, de l’air pur des Alpes suisses aux roches volcaniques des Canaries, des routes sinueuses de la Bosnie aux eaux cristallines de la mer Adriatique, des meilleurs Churros d’Espagne aux thés parfumés du Maroc, de la générosité des Sri Lankais aux incroyables couchers de soleil, tous ces souvenirs font maintenant partie de moi et m’ont énormément fait grandir.

Parfois, j’entends certains me dire «Tu es chanceuse» ou «As-tu gagné à la loterie pour pouvoir voyager autant?». Je vous confirme qu’il n’est pas question de chance ici, mais plutôt de choix. Souvent, les décisions les plus difficiles s’avèrent les plus bénéfiques, les meilleures pour vous-même. Je peux également confirmer que voyager et vivre à l’étranger n’est pas plus coûteux que de vivre ici, à Montréal. Bien sûr, cela dépend toujours des besoins et du niveau de vie. Pour ma part, je n’ai ni hypothèque, ni meubles, ni paiements de voiture. Que j’habite ici ou ailleurs, je dois payer un logement, peu importe. Que je mange ici ou ailleurs, c’est le même principe. Que je me déplace ici ou ailleurs, c’est pareil. J’adapte mon budget à mes besoins et selon la destination (le coût de la vie dépend d’un pays à l’autre). Comme tout le monde, je travaille du lundi au vendredi. La seule différence est que maintenant, j’ai l’impression de profiter de la vie chaque jour sans devoir attendre à la fin de la semaine ou à mes fameuses vacances annuelles. Vivre et télétravailler dans un décor paradisiaque, une noix de coco à la main, ça n’a pas de prix.

Eaux cristallines turquoises sur fond de falaises couvertes de verdure.
Photo par Myriam Anglehart.

Aujourd’hui, après plus de 25 pays visités, je suis fière d’avoir osé et surtout d’avoir écouté ma petite voix intérieure. Je vis enfin au gré du vent, selon mes besoins et mes envies. Je suis minimaliste et le travail n’est plus l’aspect central de ma vie. Bien que j’adore travailler et qu’il est important pour moi d’avoir de l’ambition et une carrière, je laisse aussi place à d’autres expériences, à d’autres projets. Je crois que notre intuition est très forte et qu’il faut apprendre à s’écouter davantage. J’apprends maintenant à vivre plus lentement, à profiter de chaque instant et à être reconnaissante de tout ce qui m’entoure. J’ai eu la chance de rencontrer des gens incroyables autour du monde et de vivre des choses extraordinaires. Je me suis initié au surf, au yoga. J’ai repoussé mes limites, je suis sortie de ma zone de confort, j’ai vaincu des peurs et surtout, j’ai grandi. Je m’émerveille chaque jour et je me sens plus que jamais connecté avec moi-même.

Certes, la pandémie aura eu un côté positif. Elle a définitivement changé le modèle traditionnel du travail en ouvrant la porte au télétravail pour de nombreuses entreprises, et ce, dans plusieurs domaines (pas tous, j’en suis consciente). Pour ma part, je suis davantage productive en télétravail puisque je suis dans un environnement qui me rend heureuse et qui m’amène un équilibre. Je ne perds pas 2 heures par jour dans le trafic pour me rendre au travail, je suis moins stressée, j’ai plus de temps pour moi et également plus de sous dans mes poches. Je profite de mes pauses pour aller marcher sur la plage, surfer, lire un bon livre, discuter, faire du jogging, du yoga, une sieste, nourrir les chiens du quartier ou simplement regarder le coucher du soleil. C’est étonnant de voir la grande communauté de nomades numériques à travers le monde. Vous pouvez maintenant trouver des espaces de coworking un peu partout, ce qui vous amène à faire de belles rencontres.

Femme de dos, contemplant un monument avec d'imposantes colonnes de style grec.
Photo par Myriam Anglehart.

En terminant, n’oubliez pas qu’ici, les gens vivent beaucoup pour le regard des autres. Nous sommes définis par ce que nous possédons, par notre travail ainsi que par notre statut social, mais vous êtes-vous déjà réellement posé la question? Vivez-vous ce mode de vie car il vous rend heureux, ou simplement car vous avez suivi la vague? Qu’est-ce qui vous passionne réellement? Aimez-vous votre travail? Êtes-vous réellement prêt à fonder une famille? À avoir une maison? Qu’est-ce qui vous définit réellement? En toute honnêteté, il n’y a pas un mode de vie meilleur qu’un autre, il faut seulement trouver celui qui nous convient réellement alors n’ayez pas peur d’essayer.

Après quoi, la richesse et la réussite ne sont pas seulement liées à l’aspect monétaire ou professionnel. Pour moi, la richesse est avant tout la liberté, le temps, les expériences, les voyages, la santé, le développement personnel et les relations que j’entretiens avec les gens autour de moi. La vie, c’est maintenant, et elle passe à une vitesse folle alors profitez-en au maximum. Tout est possible, et il n’est jamais trop tard pour oser un changement.

Je ne sais pas combien de temps je vivrai ce mode de vie, mais pour l’instant, c’est celui qui me rend heureuse au quotidien. Il n’est pas sans défis, il n’est pas rose tous les jours, mais il en vaut la peine. Réussir à se mettre en priorité, à se détacher des attentes de la société, à vivre pour soi-même et à faire ses propres choix est le travail d’une vie tout entière. Ce que vous aurez gagné au bout de la ligne ne se mesure pas, ne se calcule pas. C’est une valeur inestimable et s’il y a bien une chose que je retiens, c’est que le temps, lui, ne revient jamais… contrairement à tout le reste.

Article écrit par Myriam Anglehart, nomade numérique (@mymynomad sur Instagram)

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