Mes cheveux en sevrage pour devenir «𝑐𝑙𝑒𝑎𝑛»

Plus je m’informe sur le sujet, plus je cherche à diminuer mon utilisation de cosmétiques contenant des ingrédients aux noms douteux que l’on peut à peine prononcer. La communauté scientifique reconnait effectivement le caractère néfaste de plusieurs de ces molécules qui se retrouvent dans nos produits d’hygiène personnelle. L’industrie persiste toutefois à utiliser ces ingrédients, dans un souci de coûts toujours plus bas. La concentration de ces composés dans les cosmétiques que l’on utilise quotidiennement s’additionne et on ignore bien souvent les effets de la combinaison de certains d’entre eux. Malgré ce que l’on croyait initialement, ces molécules pénètrent plus ou moins profondément dans la peau, et peuvent même atteindre la circulation sanguine.

C’est la raison pour laquelle je suis dans un processus pour 1) réduire le nombre de produits dans ma routine de soins et 2) mieux choisir ceux que j’applique sur ma peau. Chaque fois que je termine un produit cosmétique, je me demande d’abord s’il est réellement utile ou si je peux tout simplement m’en passer. S’il représente une valeur ajoutée à ma routine beauté, je cherche un produit de remplacement respectueux de l’environnement (en vrac, zéro déchet ou à fabriquer soi-même) et de ma santé, présentant ainsi une liste d’ingrédients minimaliste et exempte de certaines molécules. J’ai d’ailleurs écrit un article à ce sujet qui, bien qu’adressé aux femmes enceintes, présente certains ingrédients que l’on devrait tous éviter. Aujourd’hui, c’est au cœur de ma routine cheveux naturelle que nous faisons une incursion pour voir où j’en suis dans mon cheminement.

Étape 1. Shampoings et revitalisants

D’un point de vue environnemental, il y a bien longtemps que j’ai remplacé les shampoings et revitalisants de pharmacie par des équivalents sans emballage de plastique. Il s’avère que ces produits sont généralement des choix plus naturels et dont la liste d’ingrédients n’a rien à se reprocher. Ce premier changement m’a notamment permis de me libérer des silicones, ces molécules qui enrobent les cheveux pour les rendre brillants et soyeux, mais qui les étouffent par la même occasion. Après quelques semaines de sevrage, mes cheveux n’ont jamais été aussi beaux au naturel! Pour en prendre soin, deux combinaisons de shampoing et revitalisant font partie de ma routine cheveux naturelle. Je privilégie une alternance entre les duos solide et liquide, car les shampoings solides avec tensioactifs (comme le sodium cocoyl isethionate, ou SCI) peuvent avoir tendance à assécher les cheveux. Voici les combinaisons que j’utilise en ce moment :

1. J’ai essayé PLUSIEURS shampoings et revitalisants naturels en vrac avant d’arrêter mon choix sur ceux de la marque Oneka au parfum d’angélique et lavande (environ 2,00 $ pour 100 g). Comme j’en avais discuté dans cet article, j’ajoute également à ma dose de shampoing liquide deux à trois gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang* pour limiter ma perte de cheveux.
*Cette huile essentielle est contre-indiquée pendant le 1^er trimestre de la grossesse, ainsi que chez les mamans qui allaitent.

2. Même scénario du côté des shampoings et revitalisants solides, il faut parfois en essayer plusieurs avant de trouver chaussure à son pied. Mes coups de cœur du moment : un shampoing en barre sans tensioactif au parfum de lavande et géranium de la compagnie vancouvéroise The Cascadia Soap co. (6,00 $ pour une barre de 85 g) et un revitalisant en pain de l’entreprise Liliblanc aux effluves de banane et argan (7,00 $ pour un pain de 24 g). En prime, ces deux alliés sont toujours prêts à se glisser dans mes bagages.

Étape 2. Soin sur cheveux humides

J’ai utilisé bien longtemps un baume de beauté en crème (Crème BB Ultimate 10) de la marque Pantene pour prendre soin de mes cheveux après le lavage. Puisqu’une infime quantité de ce produit est nécessaire, j’ai été en processus pour l’éliminer de ma routine cheveux naturelle pendant au moins deux ans. La présence de quelques ingrédients douteux a motivé cette décision. Il s’agit notamment de l’EDTA, un composé irritant et polluant, du phénoxyéthanol, une molécule neurotoxique, hépatotoxique et allergisante, ainsi que des cousins methyl- et propylparaben, des perturbateurs endocriniens reconnus. Maintenant qu’il est terminé, je réalise que je peux aisément m’en passer. Un bon revitalisant et une huile nourrissante suffisent pour des cheveux doux et brillants, sans frisottis.

Étape 3. Protection thermique

On nous a souvent répété que nous devions protéger nos cheveux de la chaleur des appareils coiffants. Eh oui, encore un produit à ajouter à sa routine capillaire! J’utilisais moi aussi un protecteur thermique en vaporisateur avant de lisser mes cheveux. Je l’ai d’abord remplacé par un traitement à l’huile d’argan du Maroc de la marque Garnier, s’utilisant autant sur cheveux secs qu’humides. Appliqué aux pointes, il enrobe les cheveux pour agir comme une barrière contre la chaleur, pour donner de la brillance à votre crinière et pour contrôler les frisottis. Ce produit censé contenir un seul ingrédient, comme son nom nous porte à le croire, compte dans sa liste une douzaine d’ingrédients, dont le cyclopentasiloxane. Ce dernier est un composé polluant, mais aussi un perturbateur endocrinien suspecté. Vous vous doutez bien que j’ai très hâte qu’il soit terminé!

Soigner et protéger ses cheveux en une étape

C’est ma mère qui m’a rapporté de son dernier voyage la solution pour remplacer ces deux produits dans ma routine cheveux naturelle : l’huile d’argan du Maroc 100 % pure et biologique. Les propriétés cosmétiques de cette huile végétale sont incontestables. Tout d’abord, elle agit comme un bouclier contre la chaleur en enveloppant les cheveux d’une fine couche d’huile. Cette propriété lui permet également de les protéger contre les agressions extérieures comme la sécheresse, le vent, les fortes chaleurs, les grands froids, etc. Ensuite, elle possède des propriétés nourrissantes et régénératrices, faisant d’elle un allié de choix pour les cheveux secs, ternes et cassants. On lui attribue ces mêmes propriétés au niveau de la peau. Sa polyvalence fait d’elle un ingrédient cosmétique à avoir en tout temps en sa possession! On peut l’appliquer autant sur les cheveux humides, pour agir comme un soin après le lavage, que sur les cheveux secs, pour les protéger et aider au contrôle des frisottis. Dans les deux cas, on veille à l’appliquer en petite quantité et au niveau des pointes seulement.

Vérifier l’innocuité des produits utilisés et de leurs ingrédients

Je vous ai parlé tout au long de cet article de certains ingrédients à éviter dans vos produits cosmétiques, mais comment savoir si ceux que vous utilisez en contiennent? Pour vérifier l’innocuité des cosmétiques que j’utilise et de certains ingrédients qui s’y retrouvent, j’utilise deux applications mobiles. La première, Clean Beauty, permet de faire l’analyse de la liste d’ingrédients de vos produits à partir d’une photo, mais aussi de rechercher certains composés directement dans le glossaire. J’aime beaucoup qu’on y insère des références à des extraits de la littérature scientifique, venant appuyer les inquiétudes sur certains ingrédients. La seconde, INCI Beauty, permet d’analyser la composition d’un produit à partir de son code à barres et d’obtenir ainsi sa « note », en fonction des composés qu’il contient. On peut également retrouver un produit ou un ingrédient à l’aide de l’outil de recherche.

J’espère que ces quelques astuces sur ma routine cheveux naturelle vous auront éclairé sur des pistes de solution pour rendre la vôtre plus « clean » et en cohérence avec vos valeurs. Pour qu’un tel changement soit durable, veillez à progresser à votre rythme afin d’ancrer graduellement chaque nouvelle habitude. Lorsqu’un produit se termine, prenez un temps d’arrêt afin d’évaluer les possibilités de remplacement par un équivalent plus respectueux de l’environnement, et de votre santé. Si vous avez des questions ou des doutes, n’hésitez pas à me contacter ou à laisser un commentaire sous cet article.