Ceux qui me connaissent d’un peu plus près le savent: les dernières années n’ont pas été de tout repos pour moi. Après avoir vécu la maladie puis le décès de mon papa, une rupture amoureuse d’une longue relation, celle-ci m’ayant mené à revenir m’établir seule à Québec, pour recommencer à zéro en pleine pandémie, on peut dire que cela a laissé quelques écorchures. L’année 2023 est celle qui m’aura permis de sortir la tête de l’eau pour de bon. Tel un phœnix qui renait de ses cendres, j’ai la nette impression que la version ultérieure de moi-même, celle qui existait avant toutes ces tempêtes et tous ces revirements, est enfin de retour. J’ai donc envie de partager avec vous les quelques réflexions et apprentissages qui ont teinté cette année charnière pour moi.
Strong independant woman, mais à quel prix?
Je me suis toujours autoproclamée «strong independant woman», une femme qui n’a pas besoin des autres pour faire face aux épreuves, pour faire des activités ou pour accomplir ses tâches. L’année 2023 m’aura appris, un peu à la dure, que j’ai effectivement besoin des autres, et que j’ai le droit d’avoir besoin des autres. Que ce n’est pas un signe de faiblesse que de demander de l’aide, ou d’accepter d’en recevoir lorsqu’une main nous est tendue. Il faut savoir donner, mais il faut aussi savoir recevoir lorsque c’est fait de bonté de cœur. J’ai toujours été la première à lever la main lorsque venait le temps d’aider, mais maintenant j’accepte qu’on puisse vouloir m’aider de la même manière, car je sais que cela peut faire autant plaisir à l’autre que cela me fait plaisir à moi-même lorsque je le fais.
Apprendre à être vulnérable
J’ai aussi appris qu’être vulnérable, ce n’est pas quelque chose de négatif en soi, malgré sa définition quelque peu fataliste. Qu’au contraire, faire preuve de vulnérabilité, c’est se laisser la chance de ressentir et de vivre des choses qui auraient été hors d’atteinte en restant dans notre tour d’ivoire. J’ai toujours eu peur de me montrer vulnérable en amour, car pour moi cela voulait dire de laisser à l’autre la possibilité de me blesser. Mais c’est aussi de lui laisser l’occasion de m’aimer et de me permettre de vivre une tonne d’émotions positives. Cette réflexion m’a permis de prendre conscience que j’avais du mal à me laisser aller dans mes relations amicales également. Montrer à l’autre comment je me sens ou lui laisser savoir à quel point il compte pour moi, c’était pour moi un signe de faiblesse qui plaçait l’autre en situation d’avantage. Laissez place à la vulnérabilité, autant dans mes relations amoureuses qu’amicales, m’a permis de vivre une panoplie de belles émotions et d’approfondir mes relations. Certes, il y a parfois quelques petites écorchures, mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, non?
« Don’t be sad it’s over, be happy it happened. »
J’ai besoin des autres, sans avoir besoin des autres
J’ai besoin des autres, dans le sens que je suis une créature sociale, mais je n’attends plus après les autres pour faire ce que j’ai envie de faire. La conclusion du film Into the wild m’a particulièrement marquée: Happiness only real when shared. Même si nous pensons pouvoir tout faire et tout vivre seul, nous avons besoin des autres à un moment ou à un autre de notre vie. À l’opposé, il ne faut pas non plus attendre après les autres pour faire ou vivre un moment ou une expérience qui nous fait envie. Même si nous avons beaucoup d’amis, il est possible de ne pas partager les mêmes centres d’intérêt, horaires et aspirations. Il vient un moment où nous devons faire les choses par nous-mêmes, sinon nous attendrons toute notre vie pour le meilleur moment ou la meilleure personne. Je l’ai bien compris cette année, en réalisant mes premiers voyages solos et en me dévouant à une passion assidument, même si cela implique de m’y consacrer seule. C’est la plus belle des façons de faire, car de cette façon je vais à la rencontre de personnes qui partagent également cette passion, et qui n’ont pas nécessairement quelqu’un avec qui la partager. Et c’est là que la magie opère…
Ne craignez pas de vous lancer
On attend souvent le moment idéal pour commencer, le timing parfait pour se lancer. Et si le momentum se créait de lui-même en se lançant à pieds joints dans l’inconnu? J’ai récemment entendu une allégorie qui m’a beaucoup fait réfléchir et je vais tenter de vous l’expliquer dans mes mots afin de mettre en image cette réflexion. Vous devez traverser le désert qui mesure un nombre X de kilomètres, sachant que chacun est balisé d’un bidon bleu. Lorsque vous commencez votre traversée, nous ne voyez pas tous les bidons jusqu’à la ligne d’arrivée, mais vous voyez le premier à l’horizon. Une fois arrivé à celui-ci, vous pouvez apercevoir le second, et ainsi de suite. Ce que cela signifie, c’est que vous n’avez pas besoin de connaître précisément toutes les étapes avant d’entamer un projet. Certaines se préciseront d’elles-mêmes au fur et à mesure de l’avancement et de l’évolution du projet.
« The key to success is to start before you’re ready. It doesn’t have to be perfect. You just have to get it going. »
Mettre son masque à oxygène d’abord
Une autre chose que l’année 2023 m’aura apprise, c’est que je dois prendre soin de moi avant de pouvoir prendre soin des autres. Je dois apprendre à m’aimer, afin de pouvoir aimer quelqu’un de la bonne façon. Je dois aussi m’aimer moi-même pour être en mesure de me laisser aimer correctement. On dit souvent qu’avant de pouvoir sauver quelqu’un, on doit d’abord mettre son propre masque à oxygène, sinon on périra tous les deux. Je trouve que c’est la meilleure des analogies, tout comme celle voulant qu’on ne puisse pas sauver quelqu’un de la noyade si on est soi-même en train de couler. Ultimement, nous sommes la seule personne sur qui nous pourrons compter jusqu’à la fin de notre vie, alors il est important de prendre soin de soi et d’aller chercher l’amour et le bonheur au sein de nous-mêmes. Ce qui proviendra d’autrui ne sera qu’un bonus, car notre amour de nous-mêmes sera suffisant.
Nothing changes, if nothing changes
Vous avez sûrement déjà entendu l’expression voulant que la vie, c’est ce qui se passe lorsqu’on avait prévu autre chose? Je pourrais aussi vous dire qu’il ne faut pas s’attendre à un résultat différent si l’on continue de faire les mêmes choses. En 2023, j’ai été plus ouverte aux opportunités et j’ai dit oui plus souvent aux propositions, ce qui m’a permis de vivre de très belles expériences. Plutôt que de penser aux raisons de dire non ou aux conséquences, je me suis simplement demandé si j’en avais envie. Facile, non? J’ai donc accepté plus d’invitations spontanées, même si cela impliquait d’être fatiguée le lendemain ou de repousser l’accomplissement de certaines tâches. Après tout, si je meurs demain, qui va se soucier de mes cernes ou de ma vaisselle sale? Cette nouvelle façon de voir la vie m’a permis de faire de très belles rencontres et d’essayer de nouvelles choses en 2023.
Qui m’aime me suive
Je dois avouer que ça fait très longtemps que je travaille sur ce point, et on dirait que c’est en 2023 que ça m’est enfin rentré dans la tête. Ça ne sert à rien de jouer un rôle, d’essayer d’être quelqu’un d’autre pour plaire, d’agir d’une certaine façon en pensant que c’est ce qui est attendu, que c’est ce qui fera qu’on sera plus aimé, d’être une version édulcorée de soi pour ne pas être «trop intense»… Est-ce qu’on peut juste être soi-même et laisser les personnes qui nous aiment ainsi venir à nous, et y rester? Est-ce qu’on peut arrêter de perdre notre temps (et de faire perdre leur temps aux autres) en s’inventant une personnalité ou une façon d’être pour plaire? Pensez à toute l’énergie gaspillée à jouer un rôle au quotidien, alors qu’on pourrait l’utiliser pour être soi-même et créer des relations authentiques, vraies, profondes et basées sur la vérité. Qui m’aime me suive (il me semble qu’on l’a entendu assez souvent celle-là), alors au final, soyons juste nous-mêmes et le reste suivra.
J’espère que cet article, bien qu’un peu plus long qu’à mon habitude, vous aura fait du bien et vous aura amené de belles réflexions. Je ressentais le besoin de partager ce que j’avais appris en 2023, afin que ces petites et grosses tempêtes n’aient pas été vaines. Et vous, quel est votre plus grand apprentissage de 2023?